Les visions de Bertrand Morane. (2019)
Les visions de Bertrand Morane. (2019)
«Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens lui donnant son équilibre et son harmonie.» dit la voix de Bertrand Morane (Charles Denner) dans L'homme qui aimait les femmes.J'ai repris au pied de la lettre cette phrase, devenant la matrice et le générique de cette série (revisitant par la même occasion le visuel de l'affiche du film). J'ai imaginé Bertrand Morane aujourd'hui, observant à la fin de l'été le défilé de jolies femmes Place de la Comédie à Bordeaux, devant les marches du Grand Théâtre. 42 ans après le film, les femmes, la mode, les mœurs ont changé, et le smartphone semble être devenu l'objet-fétiche obligatoire pour toute figure féminine au cœur de la ville. En suivant du regard ces jambes en mouvement, Morane se souvient de son roman, de son film: ainsi, j'ai inscrit dans les images des mots écrits ou prononcés par lui dans le cinéroman signé François Truffaut («mise en roman» d'un scenario de tournage»), dont on retrouve tous les dialogues.
Par ailleurs, en 1911, le jeune Jacques-Henri Lartigue photographiait les élégantes parisiennes qui défilaient avenue des Acacias: «Le rideau de mon appareil fait tellement de bruit que la dame sursaute presque autant que moi». Il s’efforçait de fixer un pied devant l'autre, anticipant l'esthétique «des compas» décrite par Bertrand Morane. Il est à noté que ces visions étaient aussi pour l'enfant Lartigue une joie et une souffrance. Se promenant pour une fois sans son appareil photo avec sa mère, il croise un jour «la plus jolie dame jamais vue.». Inconsolable de ne pas avoir pu faire d'image, il en tombe malade le soir même. Il écrira: «elle est passée si vite que j'ai surtout senti son parfum.».
«Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens lui donnant son équilibre et son harmonie.» dit la voix de Bertrand Morane (Charles Denner) dans L'homme qui aimait les femmes.J'ai repris au pied de la lettre cette phrase, devenant la matrice et le générique de cette série (revisitant par la même occasion le visuel de l'affiche du film). J'ai imaginé Bertrand Morane aujourd'hui, observant à la fin de l'été le défilé de jolies femmes Place de la Comédie à Bordeaux, devant les marches du Grand Théâtre. 42 ans après le film, les femmes, la mode, les mœurs ont changé, et le smartphone semble être devenu l'objet-fétiche obligatoire pour toute figure féminine au cœur de la ville. En suivant du regard ces jambes en mouvement, Morane se souvient de son roman, de son film: ainsi, j'ai inscrit dans les images des mots écrits ou prononcés par lui dans le cinéroman signé François Truffaut («mise en roman» d'un scenario de tournage»), dont on retrouve tous les dialogues.
Par ailleurs, en 1911, le jeune Jacques-Henri Lartigue photographiait les élégantes parisiennes qui défilaient avenue des Acacias: «Le rideau de mon appareil fait tellement de bruit que la dame sursaute presque autant que moi». Il s’efforçait de fixer un pied devant l'autre, anticipant l'esthétique «des compas» décrite par Bertrand Morane. Il est à noté que ces visions étaient aussi pour l'enfant Lartigue une joie et une souffrance. Se promenant pour une fois sans son appareil photo avec sa mère, il croise un jour «la plus jolie dame jamais vue.». Inconsolable de ne pas avoir pu faire d'image, il en tombe malade le soir même. Il écrira: «elle est passée si vite que j'ai surtout senti son parfum.».
Sans doute, Bertrand Morane aurait-il voulu, lui aussi, saisir de ses visions le parfum éphémère.