Images en ma demeure (2020)
Images en ma demeure.
Contraint de rester chez lui suite à un accident, le photographe de Fenêtres sur cour passait le temps à observer de sa fenêtre la vie de ses voisins. Muni de son appareil, il comprit que quelque chose d'étrange se passait en face.
Mes voisins étant peu visibles, je décidais en ce mois de mars 2020 où le confinement était de rigueur d'observer la vie de mes images fraîchement encadrées. J'avais commencé par sélectionner quelques tirages noir et blanc de mes débuts en Photographie (1985-1995), et je les avait accrochés aux murs du salon. J'étais bien entouré: les images, ressorties après tant d'années, étaient de bonnes compagnies et je considérais cet ensemble comme un autoportrait en creux plutôt fidèle.
Ce panorama me donna envie d'aller plus loin et d'encadrer également quelques images de mes photographes favoris. Puisqu'il fallait s'inventer une île déserte en ce temps de «guerre» sanitaire, autant bien s'entourer... Je choisis des photographies, toutes en noir et blanc, de Lartigue, Cartier-Bresson, Doisneau, Ronis, Plossu, Boubat, Basilico. Trois images venaient s'ajouter de l'américain Weston. Je soignais au mieux la fabrique et la mise en place des reproductions. Les murs de ma demeure avaient désormais des airs d'une galerie doublée d'un musée imaginaire.
J'ai eu le désir de prendre mon appareil pour rendre compte de la métamorphose de mon territoire. La mise en série, l’esthétique du montage font apparaître comme un déroulé filmique. Une image en appelle une autre pour former une cristallisation. L'image reste à faire, à voir, dans cette distance intermédiaire, entre le proche et le lointain: entre le plan de la mise en situation et le gros plan qui fixe le détail photographié.
L’ensemble forme une série, précisément une séquence qui fictionne l'espace intime, invite à une improbable visite - on commence bien par l'entrée et on finit par la chambre à coucher, mais l'expérience du travelling éclipse la géographie du lieu.
M'importe la réalité de ces images, leur puissance de vie et d'imaginaire qui me font exister. Ces images en ma demeure forment une constellation où brillent, indiscernables, icônes, muses, mirages et fantômes...
Mes voisins étant peu visibles, je décidais en ce mois de mars 2020 où le confinement était de rigueur d'observer la vie de mes images fraîchement encadrées. J'avais commencé par sélectionner quelques tirages noir et blanc de mes débuts en Photographie (1985-1995), et je les avait accrochés aux murs du salon. J'étais bien entouré: les images, ressorties après tant d'années, étaient de bonnes compagnies et je considérais cet ensemble comme un autoportrait en creux plutôt fidèle.
Ce panorama me donna envie d'aller plus loin et d'encadrer également quelques images de mes photographes favoris. Puisqu'il fallait s'inventer une île déserte en ce temps de «guerre» sanitaire, autant bien s'entourer... Je choisis des photographies, toutes en noir et blanc, de Lartigue, Cartier-Bresson, Doisneau, Ronis, Plossu, Boubat, Basilico. Trois images venaient s'ajouter de l'américain Weston. Je soignais au mieux la fabrique et la mise en place des reproductions. Les murs de ma demeure avaient désormais des airs d'une galerie doublée d'un musée imaginaire.
J'ai eu le désir de prendre mon appareil pour rendre compte de la métamorphose de mon territoire. La mise en série, l’esthétique du montage font apparaître comme un déroulé filmique. Une image en appelle une autre pour former une cristallisation. L'image reste à faire, à voir, dans cette distance intermédiaire, entre le proche et le lointain: entre le plan de la mise en situation et le gros plan qui fixe le détail photographié.
L’ensemble forme une série, précisément une séquence qui fictionne l'espace intime, invite à une improbable visite - on commence bien par l'entrée et on finit par la chambre à coucher, mais l'expérience du travelling éclipse la géographie du lieu.
M'importe la réalité de ces images, leur puissance de vie et d'imaginaire qui me font exister. Ces images en ma demeure forment une constellation où brillent, indiscernables, icônes, muses, mirages et fantômes...
Mérignac, mars 2020.